À deux, c’est mieux : l’effet des entraînements en groupe sur les aînés.
Les aînés qui s’entraînent en groupe améliorent leur santé physique, leur bien-être psychologique, leur motivation et leur qualité de vie. C’est ce que conclut une nouvelle étude réalisée par des chercheurs scandinaves publiée dans le Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports en août 2017.
L’étude de Perdersen et collaborateurs a été réalisée avec 72 aînés âgés de 67 à 93 ans. Deux types d’entraînement de groupe ont été étudiés: les entraînements d’équipe avec ballon comme le jeu du ballon-chasseur et les entraînements de résistance, soit des exercices avec haltères. C’était des entraînements d’une heure par semaine pendant 12 semaines. Les chercheurs concluent que l’entraînement de groupe est une recette gagnante pour améliorer la qualité de vie en générale, ainsi que diminuer l’anxiété et la dépression.
Ingrédient 1 : la motivation
Un ingrédient clé de cette recette gagnante est la motivation. C’est ce qui fait qu’une personne va adopter ou non des comportements, explique Marie-Hélène Savard qui est psychologue au privé. Il existe deux grands types de motivation : « La motivation intrinsèque, c’est être motivé par l’activité en elle-même, je fais de l’activité physique parce que c’est le fun. La motivation extrinsèque, c’est pour un but utilitaire, je fais de l’activité physique parce que je vais être plus en forme » décrit-elle. Les aînés participants aux entraînements en équipe ressentent plus une motivation intrinsèque, rapportent les chercheurs. Ils ont du plaisir et ils sont tellement absorbés par leur activité, qu’ils oublient leurs limitations physiques ou mentales! D’un autre côté, les aînés qui s’entraînent en résistance sont plus motivés par les effets de leur entraînement sur leur forme physique, leur poids ou encore leur santé, ce qui réfère à la motivation extrinsèque.
Ingrédient 2 : le plaisir
Les relations sociales et le bien-être émotionnel diminuent généralement avec l’âge. « L’être humain, c’est un être social. Si tu n’as pas de social, tu dépéris » indique Mme Savard. Pendant l’étude, les aînés se sont rapprochés par les interactions physiques et sociales partagées dans un climat joyeux. Martin Pelletier, coach à l’Académie québécoise d'art du déplacement, apprécie ses séances d’entraînement avec des participants de tous les âges : « Je trouve ça génial de créer un lien intergénérationnel, de partager des difficultés et des réussites, les voir surmonter des difficultés et de s'accomplir, c'est vraiment enrichissant ! » Les activités sportives en équipe ramènent en enfance. La notion de plaisir dans les entraînements de groupe « ça devrait représenter 100%, sinon les gens abandonnent! » mentionne le coach.
La multiplication des bénéfices
En plus des effets positifs sur la santé psychologique, les impacts sur la santé et l’autonomie des aînés sont bien documentés. L’Institut universitaire de gériatrie de Montréal soutient que les aînés actifs préviennent le déclin de leurs habiletés physiques. Être actif contribue aussi à prévenir les maladies du cœur, les accidents vasculaires cérébraux, l’ostéoporose, le diabète type 2 et certains cancers (hyperlien balado), soutient l’Agence de santé publique du Canada. Enfin, selon une étude canadienne récente, cela réduit le risque de souffrir de la maladie d'Alzheimer et améliore la qualité de vie des personnes atteintes.
L’impact de l’entraînement physique de groupe sur la santé des aînés
Une des principales causes de mortalité et d'incapacité des aînés est la sédentarité, affirme l'Organisation mondiale de la santé. Au Canada, une personne sur cinq est actuellement âgée de 65 ans ou plus. Cette proportion augmentera à une sur quatre d’ici 30 ans, soutient l’Association médicale canadienne.